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Puebla
Puebla, la baroque
A seulement 2H30 au sud-est de Mexico se situe la ville de Puebla, perchée à 2000 mètres d’altitude. Nous devions y aller en début d’année mais avions dû annuler suite au confinement. Nous profitons donc de notre liberté retrouvée pour reprogrammer notre séjour et en ce mois de novembre, nous voilà donc partis pour 4 jours à Heroica Puebla de Zaragoza (de son nom complet).
Cette ville mérite vraiment le détour pour son environnement d’une part, entourée de majestueux volcans, mais aussi pour son histoire, son artisanat et sa gastronomie. C’est une des villes les plus grandes du Mexique. Avec ses 3 millions d’habitants, même Paris fait pâle figure. Et contrairement à nos grandes villes européennes, elle reste à taille humaine car elle est très étendue et ses constructions sont assez basses.
Son centre historique est un régal pour les yeux. Il nous enchante tant par ses couleurs que son architecture coloniale. Il est très simple de s’y repérer grâce à son plan hippodamien. L’utilisation de la faïence émaillée de couleurs (azulejos) aux motifs variés sur les façades des bâtiments, mais aussi sur les coupoles des nombreuses églises baroques du XVIIIe siècle que compte la ville, crée une unité architecturale propre à Puebla.
Nous avons d’ailleurs un passé commun avec les Poblanos dû à la Bataille du 05 mai 1862. Ce jour-là, l’armée mexicaine l’emporta face aux troupes françaises de Napoléon et cette grande fierté restera jour férié national. Le général Ignacio Zaragoza, qui commande alors les troupes mexicaines, donnera par ailleurs son nom à la ville.
La faïence émaillée de couleurs (azulejos) sur les façades des bâtiments, mais aussi sur les coupoles des nombreuses églises baroques du XVIIIe siècle que compte la ville, crée une unité architecturale propre à Puebla.
Puebla possède de nombreux atouts vous l’aurez compris et quelques spécialités. En matière artisanale, la ville produit la Talavera, céramique traditionnelle importée par les Espagnols aux motifs et couleurs très riches. Nous avons la chance de visiter une fabrique, celle d’Uriarte, entreprise que nous connaissons déjà car une boutique est installée à Polanco. Et nous sommes émerveillés de voir un travail d’une telle qualité, où chaque étape est réalisée à la main. Nous comprenons mieux le coût final de cette céramique. De la préparation de la terre à la commercialisation, il faut environ 6 mois et une quinzaine d’étapes !
Le façonnage
Une fois la terre préparée, chaque pièce est soit moulée soit tournée à la main.
Première cuisson
Le bain
Les pièces sont plongées dans une sorte d’engobe qui donnera la couleur crème de fond si particulière à la Talavera.
Le lissage
Une fois les pièces sèches vient le ponçage des aspérités, traces de doigts et éventuels grumeaux, ainsi que le contrôle de l’épaisseur de cet engobe qui doit être uniforme et équivalent à une demi-tête d’épingle.
La signature
Puis c’est au tour de la signature. Le Mexique possède 16 « Denominación de Origen » (équivalent de nos Appellations d’Origine Contrôlée) et la Talavera est la 4e. DO4 inscrit sous la poterie atteste d’un produit 100% mexicain reconnu mondialement pour son prestige et sa qualité, à savoir dans ce cas la Talavera.
Le poncif
Chaque design est au préalable préparé sur un poncif, c’est-à-dire un papier calque troué manuellement suivant chaque détail permettant le report du dessin préparatoire sur la surface à peindre.
Le report du design
Une fois le poncif prêt, c’est à un autre atelier de s’occuper de reporter le design avec un tampon de charbon.
La peinture
C’est seulement après que les nombreux peintres de la fabrique exercent leur talent, à main levée, sur le dessin principal préalablement reporté mais aussi en improvisation sur le reste de la céramique. Ils ajoutent leur nom à la signature de la pièce. Les couleurs caractéristiques sont le bleu de cobalt, le jaune, l’orange, le vert et le noir.
Deuxième cuisson
C’est lors de la deuxième cuisson, qui se fait à une température très élevée, que les couleurs, la brillance et le relief se révèlent dans leur aspect définitif.
Lors de l’élaboration, plusieurs contrôles de qualité sont de mise et si la pièce a un défaut, elle a de grandes chances de se casser par la suite. Mais au vu du temps nécessaire à sa fabrication, dans la mesure du possible, l’œuvre est réparée sur place. Nous sortons de cette visite enchantés et avec davantage d’intérêt pour la Talavera. Nous complétons bien entendu par quelques achats à la boutique.
En matière de gastronomie, c’est ici qu’aurait été inventé le fameux Mole Poblano, cette sauce noire aux nombreux ingrédients dont le piment et le cacao. Il en existerait au Mexique plus de 300 sortes. Il aurait déjà été servi aux Empereurs aztèques avant l’ère coloniale mais son origine reste floue. Nous l’avions déjà goûté et nous ne nous attardons pas sur la gastronomie lors de ce séjour, afin de ne pas prendre trop de risques face à la pandémie.
Nous préférons profiter des autres atouts de la ville et marchons beaucoup à travers les rues bondées de Puebla. Nous visitons le musée Amparo établi dans un ancien hôpital du XVIe siècle rénové, et admirons ses merveilles d’Art préhispanique, une des plus importantes collections du Mexique.
Le week-end, un marché aux puces, des artistes, des artisans et des antiquaires envahissent le centre. Et au gré de nos déambulations, nous découvrons la boutique familiale « Fantasias Puebla », spécialisée dans le design de Noël. En nous renseignant sur les différentes couronnes nous apprenons que nous pouvons choisir chaque élément et la famille la compose sur-mesure, devant vous. Nous ne nous privons pas de cette fabuleuse opportunité et restons bien 1H30 dans la boutique à confectionner notre couronne de Noël!
Nous goûtons aussi le café, très réputé, et après quelques virées dans différents pubs pour se rafraîchir et écouter du bon rock, nous décidons de passer une journée à Cholula, la ville voisine, classée « pueblo magico ».
Plus petite que Puebla, à 10 km à l’ouest, nous découvrons le côté de Cholula très coloré appelé San Pedro, magnifique. Nous visitons le site archéologique au pied de l’église « Nuestra Senora de los Remedios » qui trône sur une colline cachant une des plus grandes pyramides de la ville. Nous ne pouvons pas la voir car elle est enfouie, mais nous pouvons en faire le tour et admirer les bases et édifices annexes. En toile de fond, le volcan Popocatépetl toujours en activité avec son panache de fumée complète la carte postale.
Pour conclure ce tour d’horizon nous dirions que Puebla, étant à seulement 2H30 de Mexico, nous invite déjà à y revenir pour profiter, nous l’espérons, davantage de sa gastronomie et de sa riche vie nocturne !
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