La Lucha Libre

Luchaaaa !!!

Le catch américain de la WWE n’a qu’à bien se tenir ! La lucha libre (lutte libre) mexicaine déploie ses ailes… et n’a rien à envier à ses homologues américains puisque ces derniers auraient repris les préceptes de la lucha. Cet art, devenu un sport, est institutionnel, un véritable héritage de la culture populaire mexicaine.

Ses origines ou balbutiements, quelques peu controversés, remonteraient à l’ère olmèque. Les guerriers s’entraînaient régulièrement au combat au corps-à-corps avant de livrer bataille. Plus récemment et de source sûre, c’est au 19ème siècle, lors de la Révolution et de l’intervention française de 1863, que les premières bases de la lucha sont ancrées dans le paysage national. À cette même date est nommé le premier lutteur officiel en la personne d’Enrique Ugartechea.

En 1922 est créée la Empresa Mexicana de Lucha Libre, par Salvador Lutteroth, considéré aujourd’hui comme le père de cette discipline. C’est officiellement, en 1933, que ladite entreprise inaugure ses fonctions et présente les premiers matchs au sein de l’Arena México. Au fur et à mesure des années, ce sport élabore son règlement, développe ses techniques (sauts, clés, prises, utilisation des cordes) qui seront reprises par d’autres pays. Certains lutteurs se forgent une belle réputation, au point de devenir des icônes et de véritables stars dans tout le pays, apparaissant même dans des sitcoms ou des films.

C’est notamment dans cette Arena, devenue mythique, que nous nous rendons afin d’assister à un show inoubliable. À notre arrivée, les stands à l’extérieur annoncent la couleur : masques de lutteurs, lanyards, posters et autres goodies en tout genre. Le hall de l’arène vaut le coup d’œil, affichant une fresque horizontale de plusieurs mètres représentant des scènes de lucha. Sur une des façades sont exposées des plaques au nom des lutteurs les plus émérites et symboliques tels que Blue Demon, El Santo, Rayo de Jalisco.

À notre grand étonnement, des insultes fusent mais nous comprenons qu’il s’agit d’une « tradition » entre spectateurs et lutteurs.

Nous prenons place dans les premiers rangs qui offrent une vue imprenable sur le ring, une bonne bière à la main. La presse et les médias sont présents car l’événement est à chaque fois retransmis, en direct, à la télé. Les speakers annoncent les combats et l’affiche du jour. L’arène se remplit gentiment d’une foule mêlant toute classe sociale. Les fans ont revêtu les fameux masques à l’effigie de leur lutteur favori. Face à nous, nous admirons le fond de scène équipé d’une plateforme et d’une rampe. La musique retentit et les premiers lutteurs se présentent sur ce promontoire, à grand renfort de spots lights, d’écrans géants et de danseuses, pour une entrée spectaculaire ! Les costumes et masques brillent sous les effets de lumière, les fans exultent et scandent le nom de chacun… ou les sifflent 😂! Tout ceci dans un bon état d’esprit et une ambiance bon enfant.

Les combats s’enchaînent et même s’ils sont chorégraphiés, cela n’empêche en rien d’admirer les techniques et, par moments, de voir que les coups sont réellement portés. Les lutteurs sont considérés, à juste titre, comme des athlètes et sportifs accomplis. Certains, malgré leur carrure imposante, font preuve d’une souplesse digne de gymnastes. L’endurance et le cardio sont également de mise.

Il existe une réelle communication et interaction avec le public. À notre grand étonnement, des insultes fusent mais nous comprenons qu’il s’agit d’une « tradition » entre spectateurs et lutteurs. Ces derniers se prêtent au jeu et haranguent régulièrement la foule. Nous découvrons certains codes de ce sport et apprenons par la suite qu’il s’agit d’un exutoire pour les Mexicains. La lucha libre est une sorte de métaphore de la lutte des classes, du combat quotidien du peuple face à toutes les difficultés qu’il rencontre. D’ailleurs, les différentes catégories sociales se « branchent » mutuellement, les gens assis aux places les moins chères tout en haut rivalisent d’imagination pour insulter les privilégiés assis devant. Mais ceci fait aussi partie du show et tout le monde se marre !

Le public se déchaîne et applaudit énergiquement chaque prestation.

Ce fut, encore une fois, une belle découverte ; une immersion dans la culture populaire et ses symboles. Nous y sommes déjà allés deux fois, et y retournerons très certainement…

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