Mérida

Mérida, capitale du hamac et de la gastronomie

Mérida est la capitale animée de la région très touristique du Yucatán, parfaitement située à moins de 50 km du golfe du Mexique et limitrophe du Quintana Roo.

La température moyenne est de 26° toute l’année avec des pointes d’avril à août pouvant dépasser les 40°, transformant la ville en véritable four. Et c’est au mois d’avril que nous nous y rendons 😅. Par chance, la légère brise de la côte et la petite piscine de notre location nous font facilement supporter la chaleur.

Mérida est une des villes les plus sûres du Mexique, et cela se ressent. La tranquillité des habitants, l’ambiance, la vie nocturne, on peut même y porter nos bijoux sans crainte 😂  !

Il y a beaucoup de choses à faire dans la région. Nous ne sommes là que pour quelques jours et vu que nous revenons en décembre, nous préférons profiter de la ville durant ce court séjour. Du Paseo de Montejo – les Champs-Élysées de Mérida – au zócalo, entre les églises, manoirs, musées, monuments et restaurants, nous avons de quoi faire !

Et nous commençons justement par le Paseo de Montejo, l’avenue la plus importante de la ville, nommée ainsi en mémoire du conquistador qui fonda Mérida au XVI^e siècle. C’est ici que se situent les monuments les plus emblématiques. D’un côté, elle mène au centre, de l’autre, elle est ponctuée par l’impressionnant monument à la Patrie.

Le long de ses allées arborées, nous visitons plusieurs manoirs, témoins d’un riche passé où le Yucatán dominait l’industrie du sisal, « l’or vert », connu localement sous le nom d’henequén (Sisal vient du nom du Port d’où était exportée la plante).

En effet, pendant plus de 50 ans à la fin du XIX^e siècle, la région domine la production de l’henequén, une espèce d’agave à partir de laquelle est extraite une fibre durable et résistante utilisée dès l’époque préhispanique pour la confection de cordes et de textiles.

Les énormes haciendas yucatèques profitèrent des machines de la révolution industrielle pour accroître leur production, répondant à la demande mondiale croissante. Et c’est comme cela que la région connut un vrai boom économique, porté par l’industrie du sisal.

Les manoirs du Paseo de Montejo témoignent de l’enrichissement de ses exploitants. De style français, à l’architecture néoclassique, ils ne laissent personne indifférent. Beaucoup ont disparu mais ceux qui restent peuvent presque tous se visiter.

El Minaret

Manoir construit au XIX^e siècle, il doit son nom à son belvédère de style mauresque. L’intérieur a été entièrement restauré par les héritiers et il est ouvert aujourd’hui au public. Nous n’y restons pas très longtemps car nous nous rendons compte que nous sommes entrés alors qu’il était fermé au public ce jour-là (le portail et la porte d’entrée étant ouverts, nous ne nous sommes pas vraiment posé de questions 🙄).

Quinta Montes Molina

Ce manoir de 1902 est bien plus impressionnant. Avec son architecture néoclassique et son mobilier d’époque de style européen, seuls les palmiers et la chaleur nous rappellent que nous sommes au Mexique. Entre marbre de Carrare, verre de Murano, Baccarat, vitraux, immenses lustres, mobilier victorien, nous imaginons facilement le style de vie de la famille.

Le soubassement de la maison est aménagé pour les dizaines de domestiques qui s’affairaient ici : femmes de ménage, nounous, couturières, cuisinières, blanchisseuses, c’est une vraie ville dans la ville là-dessous ! L’héritière n’y vit plus et la demeure est désormais ouverte à la visite. Elle se loue également pour des mariages ou des réunions d’entreprises.

Casa T’hó

Un autre manoir à la française de la même époque qui a, quant à lui, été restauré pour être transformé en maison-concept de design, mode et art mexicain. 10 boutiques et 1 restaurant se partagent les pièces autour du magnifique patio arboré de palmiers. T’hó est l’ancien nom maya de Mérida.

Palacio Cantón

Ce manoir est l’ancienne demeure du Général Cantón qui s’est illustré durant la guerre des castes. L’édifice a été vendu au gouvernement du Yucatán et abrite aujourd’hui le Musée régional d’anthropologie de la région. Nous n’y voyons rien de très intéressant, seule l’exposition temporaire sur la culture Chupícuaro de Guanajuato vaut le coup d’œil selon nous. Cette bâtisse est surtout impressionnante de l’extérieur.

Après la visite des fleurons du Paseo de Montejo, nous filons au centre pour visiter les autres monuments réputés de Mérida.

Casa Montejo

C’est le manoir du conquistador à qui la grande avenue de la ville doit son nom. Seule la façade de l’entrée principale est restée dans sa forme originale. Elle fut construite au XVI^e siècle, tout de suite après la fondation de Mérida semble-t-il, et elle est l’un des rares exemples d’architecture civile de la Renaissance. La maison a subi beaucoup de modifications au fil des années et des propriétaires, mais le style est toujours inspiré par la touche européenne.

Palacio de Gobierno

Ce palais classique du XIX^e siècle abrite aujourd’hui les bureaux du gouvernement. Il a été construit sur le même site que les anciennes demeures royales de l’époque coloniale. Deux étages autour d’un patio central se répartissent des peintures murales décrivant différentes étapes de l’histoire de l’État. Le même peintre yucatèque Fernando Castro Pacheco est à l’origine des portraits exposés dans la galerie de l’étage.

Selon une légende populaire yucatèque, les sièges « Toi et Moi » auraient été inventés par un père jaloux pour que sa fille puisse discuter avec son prétendant dans un lieu public, les bancs ne faisant pas l’affaire car ils permettaient trop de proximité physique 😂 !

A côté de ces sublimes palais et manoirs, de nombreuses églises et cathédrales ponctuent nos visites. Celle de la place principale de la ville, la Cathédrale du Yucatán est la plus ancienne du Mexique et même du continent américain. Elle aurait été construite avec les pierres d’anciens temples mayas qui se trouvaient là.

L’université vaut aussi le coup d’œil avec son sublime patio, tout près de l’une des plus belles places de la ville, el parque Santa Lucia et ses « Sillas Confidentes » (comprenez « sièges de confidence ») géants. Ces sièges sont une des curiosités de Mérida. Il y en a autant que de bancs publics. Ils auraient été conçus pour que les amants se fassent des confidences, tout en pudeur. En effet, selon une légende populaire yucatèque, ces sièges auraient été inventés par un père jaloux pour que sa fille puisse discuter avec son prétendant dans un lieu public, les bancs ne faisant pas l’affaire car ils permettaient trop de proximité physique 😂. La chaise « Toi et Moi » aurait alors été créée, permettant de garder ses distances tout en discutant face-à-face.

En réalité, elles sembleraient inspirées des sièges « confidents » de la Renaissance française.

Côté savoir-faire, Mérida est la capitale du hamac. Nous découvrons l’immense variété et l’offre que propose la ville à la boutique Cielo, où nous sommes très bien accueillis par Angel. L’atelier est attenant et vous pouvez y voir en direct la confection, un vrai plaisir !

La région fabrique aussi les traditionnelles chemises brodées, guayaberas pour les hommes et huipiles pour les femmes.

Vous pouvez retrouver l’étendue de cette offre, et bien plus encore, à l’immense marché municipal Lucas de Gálvez, le plus grand du Yucatán. D’autres marchés se spécialisent dans la vente d’artisanat mais le public étant exclusivement composé de touristes américains et canadiens, les prix sont affolants !

La visite de Mérida ne serait pas complète sans la découverte de la gastronomie yucatèque, très réputée. Elle trouve ses origines dans le patrimoine préhispanique marié aux saveurs européennes et caribéennes. Cette cuisine douce, amère ou piquante doit ses goûts si particuliers à ce mélange d’influences européennes et exotiques. Ici, c’est le paradis du maïs, de la tomate, de la chaya, de l’orange amère, du citron vert, des oignons, de la coriandre ou encore du miel.

Nous essayons deux restaurants. La Chaya Maya où nous goûtons 2 plats traditionnels :

• Pok Chuc : viande marinée aux agrumes et grillée, accompagnée de riz, d’oignons marinés et d’une sauce aux haricots noirs.
• Relleno negro : à base de dinde, de porc et de piments, la sauce noire rappelle l’encre de seiche mais il n’en est rien !

Le second restaurant a été de loin notre préféré : le MUGY (Museo de la Gastronomia Yucateca). Nous essayons ici 2 autres plats traditionnels :

• Dzic de Res : sorte de salade de bœuf effiloché mélangé à des radis, oignons, coriandre, le tout assaisonné de jus d’orange et de citron, un vrai délice.
• Lomito de Valladolid : ragoût de porc tendre à la sauce tomate, tout aussi bon !

Mérida est une ville très intéressante et l’offre culturelle y est grande. Plusieurs théâtres proposent un riche programme, sans oublier les spectacles traditionnels qui se jouent en extérieur gratuitement sur les places en soirée, on comprend aisément son attrait. Ajoutez à cela la sécurité et vous obtenez la ville touristique parfaite ! Nous ne comptons pas y revenir en décembre lors de notre séjour sur la côte, mais nous sommes ravis d’avoir eu la chance de la visiter !