Tulum Quintana Roo

Quintana Roo, une ode à la nature sur fond de Caraïbes

Pour nos premiers congés de fin de confinement nous avions prévu de rentrer en France pour enfin revoir familles et amis. Mais contexte oblige, nous réorientons notre destination pour la Côte Caraïbe. Nous savons que nous prenons un risque à cette période car c’est la saison des ouragans – juste la semaine avant notre arrivée, l’ouragan Delta de catégorie 4 ravageait la côte, causant heureusement seulement des dégâts matériels – et cela ne nous arrête pas ! Après 2H20 de vol depuis Mexico nous atterrissons à Cancun. Mais notre destination finale se trouve un peu plus au sud, loin du tourisme de masse et des hôtels « all inclusive » à l’américaine qui dénaturent la côte. Nous préférons louer un véhicule et rouler 1H30 de plus pour poser nos valises dans la ville de Tulum, dans la région du Quintana Roo.

Nous y avons loué un appartement pour 10 jours, les pieds dans l’eau, entre jungle et mer des Caraïbes, dans un paysage de rêve, plus confidentiel que les blocs hôteliers de Cancun. Ici, les Mexicains nous apprennent que le tourisme est plus « underground », et vise les amoureux de la nature. Et c’est ce que nous constatons en effet dès notre arrivée. Les petits appartements du complexe Caleta Tankah où nous résidons sont parfaitement intégrés au bord de mer et à la jungle, équipés de tout ce qu’il faut pour une parfaite indépendance. Ici, pas de bars ou restaurants « m’as-tu vu », seulement la vue splendide, le calme de la nature environnante, les éléments et les iguanes pour corser le tout et donner un goût d’aventure aux vacances. Le complexe Caleta Tankah se trouve en fait littéralement dans le Parc national de Tulum, zone protégée. Pour y accéder il faut suivre une piste dans la jungle jusqu’à la côte. Deux cénotes en font même partie, dont l’un est ouvert à la baignade.

Une fois les courses faites pour nos 10 jours de vacances, direction la découverte de l’environnement. Une partie du complexe est aménagée de transats et parasols car la journée, outre les résidents, une partie de la plage est accessible à des visiteurs extérieurs. Nous décidons d’aller explorer l’autre partie de la plage, à l’opposé. Et nous avons bien fait… Au détour d’un cocotier nous découvrons une plage à perte de vue, totalement vierge, sans aucune trace de pas. Un petit palmier nous invite à déposer nos serviettes sous son ombre généreuse, et ce « spot » deviendra notre QG durant tout le séjour. Nous n’y avons croisé quasi personne et nous y sommes baignés comme sur une île déserte… quel privilège !!

Face à nous, une eau transparente aux multiples nuances de bleus, des cocotiers, à l’horizon pas un bateau ni un jet ski pour polluer l’espace sonore, rien que la nature et quelques rochers pour faire du snorkeling. Au loin on aperçoit un autre hôtel se dessinant derrière une baie. Derrière nous, la jungle et quelques animaux qui nous rendent visite pour se nourrir de fourmis mais aussi, malheureusement, d’œufs de tortue.

Mais nous n’avons pas choisi Tulum seulement pour ses plages magnifiques, et le programme pour ces 10 jours ne s’arrête pas au farniente.

Au détour d’un cocotier nous découvrons une plage à perte de vue, totalement vierge, sans aucune trace de pas.

Nous sommes bien entendu retournés sur le célèbre site archéologique de Tulum, à 5 minutes de l’appartement. Nous l’avions déjà visité lors de notre voyage en 2017 mais avoir l’opportunité de le revoir ne nous a pas fait hésiter un instant. Avant la visite, nous faisons une nouvelle activité qui n’était pas encore proposée en 2017 : la Tulum Tower. Munis d’un cocktail chacun – Coco Loco dans la noix de coco pour David et Pina Colada dans l’ananas pour moi – nous nous installons dans les sièges de la tour métallique pour une montée au-dessus de la canopée. Là, nous jouissons d’une vue imprenable sur le Parc national, la jungle, la côte, et le site archéologique. Magique !

Le site nous émerveille toujours autant, et nous en profitons d’autant plus qu’il y a beaucoup moins de monde. Tulum signifie forteresse en Maya et l’édifice central du site est le Castillo qui surplombe la mer.

La prochaine excursion est la lagune de Bacalar, à 2H30 de route plus au sud encore. Cette lagune est connue pour ses eaux aux 7 nuances de bleus et de verts. Arrivés sur place nous commençons par nous rafraichir dans le « balneario » avant de faire notre pause déjeuner au bord de l’eau. Nous décidons ensuite de découvrir la lagune en canoë durant une petite heure avant de rejoindre en voiture la petite plage de stromatolithes. Ces formations rocheuses « vivantes » en forme de champignon assainissent la lagune et filtrent son eau. Elles sont une véritable richesse naturelle. Du fait de leur fragilité, elles sont protégées. Mais nous pouvons quand même les observer depuis la plage aux eaux peu profondes, sur laquelle des balançoires et hamacs nous accueillent pour notre plus grand bonheur. Après les stromatolithes, direction le centre de Bacalar. Autour de la place centrale de ce « pueblo magico » très paisible, nous découvrons le Fort San Felipe très bien conservé construit au XVIII^è siècle par les Espagnols pour lutter contre les sanguinaires pirates des Caraïbes. C’est l’excursion la plus éloignée de notre séjour mais cela vaut le détour.

Le jour suivant, nous partons à la découverte du site archéologique de Muyil, combinée à la visite de la réserve de Sian Ka’an, à 30 minutes de Tulum.

Nous commençons par Sian Ka’an. Des guides locaux nous proposent 2 heures d’excursion en bateau dans la Réserve Naturelle inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco pour y découvrir la faune, la flore, et tout son écosystème : mangrove, lagunes…

Le départ se fait de la lagune de Muyil. Nous naviguons ensuite jusqu’à la lagune de Chunyaxché par l’un des canaux construits par les Mayas, qui reliaient plusieurs lagons avant de rejoindre la mer des Caraïbes. Le clou du spectacle nous attend au bout, quand le guide nous fait mettre nos gilets de sauvetage en « couche-culotte » pour nous laisser flotter dans l’un de ces canaux. Ce souvenir restera dans nos mémoires comme l’un de nos meilleurs. Nous nous laissons emporter par un léger courant pour un circuit d’une petite demi-heure dans une eau limpide et tiède au milieu de la mangrove, observant çà et là oiseaux, poissons, flore, le tout dans un silence incroyablement apaisant sous un ciel bleu magnifique, et quasiment seuls. Quelle expérience loin des circuits touristiques traditionnels !!!

A la fin du parcours de « flottaison », nous rejoignons l’embarcation par une allée en bois qui semble flotter au-dessus des marais. Nous y serions bien restés un peu plus longtemps pour profiter davantage de cette véritable union avec la nature qui nous fait tant défaut dans nos sociétés…

De retour à la lagune de Muyil, nous terminons notre visite par le tout petit site archéologique enfoui dans la jungle. Nous en faisons vite le tour, non par manque d’intérêt, mais surtout pour fuir les nuées de moustiques voraces !

Après une pause journée farniente à Caleta Tankah, nous poursuivons nos visites avec le site archéologique de Coba. Cette cité Maya était la plus puissante du Nord de la péninsule. Elle n’est pas encore entièrement dégagée mais la pyramide principale est l’une des plus hautes du Yucatan et si la ville était totalement exhumée, elle serait la plus vaste du monde Maya. Le site peut se visiter en vélo mais nous préférons marcher pour profiter également de la nature. Il n’est pas très grand mais son jeu de balle est en parfait état et la pyramide, quoique bien abîmée, nous impressionne quand même par sa taille.

Le dimanche, veille de notre départ, le temps est gris et chargé. Nous choisissons donc une balade dans les rues de la ville coloniale de Valladolid, « pueblo magico » dans le Yucatán voisin. Elle tire son nom de la ville éponyme en Espagne. Elle est surnommée « la Sultane de l’Est », en raison de son architecture incroyable, aux couleurs pastel qui s’accordent parfaitement les unes aux autres donnant à voir un paysage de carte postale. Nous ne pouvons malheureusement pas visiter le fameux couvent car il est fermé ce jour-là. Nous flânons un peu dans les rues et faisons la rencontre de Sergio. Sa boutique nous a tout de suite attirée par la qualité et l’originalité de ses œuvres. Initialement joaillier, il dessine également des lignes de vêtements et de sacs à main alliant ses traditions familiales ancestrales aztèques à son goût pour la géométrie. Le résultat ? De magnifiques pièces uniques mêlant lin de qualité, feuilles de palme, cuir de chèvre et pierres semi-précieuses. Un régal de découvrir ses croquis et de voir les pièces réalisées en vrai dans sa boutique ! Les finitions sont soignées, les matières nobles, nous avons rarement rencontré un artisanat d’une telle qualité et originalité, c’est notre coup de cœur ici à Valladolid 😍.

La ville n’étant pas très étendue, nous combinons la visite à celle du site archéologique d’Ek Balam, à seulement 30 minutes en voiture au Nord. Son nom signifie « jaguar noir ». La cité était fortifiée et accessible via 4 portes imposantes que nous découvrons après avoir franchi un petit bout de jungle. L’accès au site lui confère, par ailleurs, un côté très sauvage en comparaison aux autres sites archéologiques de la région comme Chichen Itza. Les fouilles ont notamment mis au jour de superbes sculptures très bien conservées que nous pouvons admirer depuis le pied de l’édifice le plus impressionnant du site nommé l’Acropole, en raison de sa complexité. Nous découvrons également un jeu de balle assez bien conservé, le palais ovale, et, chose rare en cette période de pandémie, nous pouvons grimper sur quasiment toutes les structures ! Ceci nous permet de nous mettre un peu dans la peau d’Indiana Jones pour faire de fabuleux clichés 😉.

En rentrant nous nous rendons compte que plus on approche de la côte, plus le ciel est chargé. Une tempête tropicale est en formation et nous recevons une alerte pour le lendemain, jour de notre départ, car il est prévu qu’elle se transforme en ouragan de type 1, nommé Zeta. Par chance, nous pouvons prendre notre avion sans encombre, juste avant que l’ouragan ne passe sur les côtes de Tulum (heureusement il ne causera pas de dégâts) !!! En bref, nous aurons bénéficié d’une petite ouverture clémente entre 2 ouragans, nous permettant de passer un séjour inoubliable sur la Côte Caraïbe !